04 – GAZON MAUDIT
Je vous parle d’un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître…
Non c’était dans les années 53. Nous avions un match de basquet (ancienne orthographe) sur le terrain de la gare, alors que le train « le saouto légo » venait d’arrêter sa ligne Sainte Foy de Peyroliéres– St Cyprien –
André Castex et Roger Escaut …venaient de tracer le terrain. De la chaux dans le rainurage des limites du terrain, creusées dans la terre. Les pissenlits, les poireaux des vignes, et les ronces n’étaient pas les bienvenus.
Les poteaux étaient faits de deux rails de chemin de fer. Les planches étaient d’un bleu charrue. Le cercle en fer n’avait pas de filet, le carré noir n’existait pas.
Avant chaque rencontre il fallait « rouler le terrain » avec ce diable de rouleau tout rouillé que seuls 4 à 5 hommes pouvaient tirer et d’aplanir les creux et les bosses.( comme échauffement il n’y avait pas mieux !) Parfois le ballon roulait jusqu’à l’ayguobéro…cela faisait partie du jeu.
André Castex était responsable des filets en gros coton qu’on posait et enlevait à chaque match, économie oblige.
Pour joueur il fallait…mascagner !
Le ballon, l’unique ballon du club était en lanières de cuir avec un lacet et une vessie à l’intérieur. Quand il pleuvait le poids du ballon, plus gros que ceux de maintenant, était tel, qu’on ne pouvait plus dribbler.
Le retour en zone n’existait pas, les 30 secondes non plus…Je me souviens avoir gardé le ballon 7 minutes, sur les 2 fois 30 minutes sans arrêt du chrono…la montre d’André Castex en fait !
La feuille de match ne comptait que les points.
Les maillots étaient en laine à petites manches – rouge et bleu – couleur du club. Nous portions un écusson brodé SLO sur le cœur en triangle.. Pas de numéro devant, un très grand numéro au dos, parfois rien.
C’est Jeanne Villeneuve, encore elle, qui était chargée de ramasser les maillots, de les décrotter de la boue « dé la hanguo », de les laver, de les faire sécher souvent au dessus de sa cuisinière, pour terminer sur les fils de fer du jardin de mon pére en bas du cimetière,de les repasser et de les remettre à André Castex pour le match du dimanche. « Même qu’après 20 ans de bons et loyaux travaux d’entretien des maillots du club elle a reçu en cadeau du SLO-Basket, un fer à repasser avec vaporisateur ! » Merci Roger Dore.
Chacun
remontait, trempé, mouillé, boueux, car il n’y avait ni vestiaires, ni prise d’eau
pour se débarbouiller, encore moins de « s’escurer »…Mais
quel bonheur d’avoir porté le maillot du Saint Lys Olympique .
Témoignage de Pierre Villeneuve
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