L’ATTAQUE. C’est vers 19 heures qu’ils approchent du carrefour de Gagen. Au bruit fait par les camions allemands, les deux hommes de garde, sortent de l’abri pour voir ce qui arrive sur la route. A cet instant passe devant l’entrée du château la torpédo du commandant de la 11e Compagnie. Les occupants de la voiture aperçoivent les sentinelles et, sans doute, les hommes du poste qui se trouvent dans l’allée, à quelques mètres de la route. Les véhicules allemands stoppent et déversent leurs troupes qui trouvent en la ferme de Riscle un excellent abri et une position de choix pour passer à l’offensive.Surpris par la soudaineté de l’attaque, les maquisards sans armes et encore à Gagen sautent dans les bois pour s’échapper. Leur retraite est héroïquement couverte par quelques hommes armés : Lozes, Bordes, Rucosa, le père Seguela, Abel Autofage, Joseph Vié, le docteur André Bousquairol et Lucien Lafforgue. Après avoir vidé son chargeur, Eugène Lozes entre dans le bois.Autofage et Lafforgue sont tués à quelques mètres du château. Le fils Vié réussit à s’échapper à travers bois, ainsi que son père, mais ils se perdront dans leur course. Cavagnol tombe derrière les premiers arbres du bois. Le docteur Bousquairol se penche sur lui. C’est trop tard. Il se lance dans une prairie où l’atteint mortellement le fusil mitrailleur installé à la ferme de Cambrai.Sur la colline, les derniers maquisards de Gagen courent vers le Candelé. Un groupe constitué de Chaubet remonte le bois mais il sera stoppé par un SS non loin de l’orée entre les fermes Lacombe et Cambrai. Chaubet, ainsi que Joseph Vié et Lozes qui les avait rejoints, sont tués. Sorti de ce bois et longeant une haie vive, Jean Micoud est abattu. Pendant ce temps, le Château du Candelé se trouve sous le tir des mitrailleuses lourdes positionnées à Riscle qui flanquaient l’aile droite de l’attaque allemande. Paradoxalement l’ennemi obtient un résultat qu’il n’escomptait pas : l’évacuation rapide de la position. Beaucoup de maquisards s’enfuient à travers bois ou par les champs en direction de Saiguède et de Saint‑Thomas sous le feu de 4 fusils mitrailleurs et d’une auto‑mitrailleuse.Dans le chemin de terre qui relie le Candelé à Saiguède, Peyre exhorte Léonce Gonzales à le suivre dans sa retraite. Gonzales veut revenir vers le Candelé : il sera tué à l’orée du bois de la Taillade. Maître de la position au Candelé, l’ennemi se déploie et avec ses 4 fusils mitrailleurs contrôle la plaine de Saiguède. Vers 20 heures le tir s’arrête, suivi cependant d’une explosion dans la direction de Gagen : les SS venaient de faire sauter le château après l’avoir pillé et avoir incendié le pigeonnier et les hangars. Une partie des bâtiments du Candelé est également incendiée. Ça et là, les maquisards restent tapis dans les fourrés et dans les bois, jusqu’au départ des Allemands. Après quoi, la plupart trouveront refuge auprès des civils.
Les dépendances du Château du Candelé.
Vers 23 heures, les véhicules de la colonne allemande se regroupent près de la ferme Pillore, route de Muret. L’ensemble du bataillon reprend sa route en direction de Venerque, lieu de son cantonnement. Dans la nuit du 12 au 13 juin, quelques heures seulement après les combats, le parachutage des armes était effectué avec succès sur le terrain de secours d’Empeaux, après que la veille Radio‑Londres en eut averti le Maquis en répétant par trois fois “le poêle est un moteur”.
LES COMBATTANTS MORTS POUR LA FRANCE
(Cliquez sur les noms pour en savoir plus)
André Bousquairol | Joseph Vié | Léonce Gonzales |
Abel Autefage | Jean Micoud | Lucien Lafforgue |
André Cavagnol | Eugène Lozes | Jean Chaubet |
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